Auto(co)évaluation, évaluation par les pairs, conscientisation de l’évaluation
par l’apprenant, grille d’appréciation collective, cartographie des compétences
au service d’une évaluation des compétences y compris transversales.
Les approches par projet, notamment dans le cadre
des TICE, peuvent être considérés comme emblématiques des problématiques liées au
sujet de l’évaluation et à ses modalités de prise en compte des compétences
générales au sein des outils et des référentiels, notamment dans le cas des
tâches collaboratives, qui supposent la mise en œuvre d’une intelligence
collective.
La notion de projet, très présente dans l’éducation
nouvelle, la pédagogie active ou encore la pédagogie de projet semble plus
propice à une mise en synergie de l’ensemble des ressources de
l’acteur social que des modalités d’enseignement transmissif. En effet,
trois principes forts sont à la base de ces pédagogies alternatives :
le développement de la citoyenneté (développement que l’on pourrait
rapprocher de l’idée d’acteur social responsable), le développement de la
curiosité et du tâtonnement expérimental (qui se rapproche du savoir
apprendre et de la découverte heuristique), le développement de l’esprit de
collaboration (qui renvoie à une dimension collective et sociale)[1].
Au sein des
caractéristiques communes qu’ils présentent (cf. Brossart, 1999), l’évaluation
joue un rôle central et transversal. D’une part, elle vise un ensemble de
compétences qui ne sont pas seulement langagières (compétences transversales,
compétences de la discipline, compétences techniques TICE dans le cas de
projets numériques). D’autre part, elle consiste principalement en des pratiques d’auto et de
co-évaluation à des fins de régulation de l’action. Enfin, elle poursuit
un objectif réflexif, puisque les apprenants explicitent les processus de
construction de leur action et de leurs apprentissages, notamment par le biais
de portfolios, journaux de bord, etc.
.
L’évaluation
dans les projets, notamment collaboratifs, soulève ainsi des questions
fondamentales et nouvelles, qui ne peuvent trouver de réponses que dans une évaluation
qualitative (i.e. qui ne se fonde pas, ou pas uniquement, ou autrement, sur
des standards langagiers).
Comment
évaluer un travail collaboratif ? Quels critères d’évaluation retenir pour
rendre compte de l’engagement des participants ? Comment valoriser les
qualités personnelles des élèves ? Comment définir et évaluer les
compétences transversales ?
Dans ce cadre,
les apprenants, acteurs numériques, sont invités à s’engager d’une manière ou d’une autre, et cette
participation, sous forme de billets, de commentaires ou de marques
d’appréciation, constitue les signes d’une activité d’apprentissage collectif.
La communication dépend certes de leur niveau de performance en langue, mais
dans cette participation, ils vont montrer bien d’autres compétences :
personnelles, plurilingues, transversales, techniques et sociales, qu’il s’agit
également de prendre en compte et de valoriser. Pour ce qui nous intéresse ici,
nous nous attacherons plus particulièrement aux questions liées à l’évaluation
des compétences dites « générales » et à l’évaluation des projets
collaboratifs.
Les TICE non
seulement montrent à quel point l’apprentissage est une pratique
fondamentalement sociale et qui dépasse le cadre institutionnel de la classe,
mais elles supposent également de renouveler les questionnements liés à
l’évaluation, dans la mesure où elles rendent visibles les pratiques d’évaluation développées par les
acteurs sociaux dans leurs interactions numériques. Cela implique que l’enseignant
s’interroge sur la manière dont il compte (ou non) amener les apprenants à conscientiser leurs
pratiques d’évaluation quotidiennes, et à mettre à profit les
savoir-faire qu’ils ont développés dans le cadre de ces pratiques numériques.
Une grille d’appréciation
peut être proposée au début de l’activité, comme c’est souvent le cas pour le
scénario de mission virtuelle. Elle peut être définie collectivement au fur et à mesure de l’évolution
du travail collectif. Des listes de contrôles peuvent également être proposées,
pour vérifier que l’on suit bien un certain déroulement.
En complément des grilles d’appréciation descriptive
critériée, on peut également avoir recours à la cartographie des
compétences (Scallon, 2004 : 212), d’une part pour (auto et co)évaluer
les compétences construites, et, d’autre part, pour reconnaître et valoriser
ces compétences,
Enfin, dans le
cadre de travail par le biais de blogues éducatifs collaboratifs, ce type
d’outil d’auto- et de co-évaluation permet de rendre la communauté numérique
consciente de l’intérêt du travail collaboratif et des échanges interculturels.
Cette cartographie va se faire
tout au long du projet, selon les phases collectives permettant de discuter et
de formaliser les compétences ainsi mises à jour collectivement pour la
réalisation du projet.
Pour la plupart
des projets collaboratifs, dont les projets TICE, il est habituel de finir par
une présentation collective
des produits finis. Des grilles sont alors nécessaires pour que chacun puisse
évaluer le travail réalisé. L’exemple de Allard et al. (2002), permet
aisément de renforcer l’évaluation sociale de manière conviviale, tout en
incluant par ailleurs les aspects linguistiques par le biais des descripteurs
du CECR. Il se compose de trois grilles : la grille d’autoévaluation pour chaque élève, la grille du
professeur, la grille collective pour la co-évaluation. (Springer).
Qu'en serait-il pour notre projet TICE ?
Il me paraît constructif de pouvoir appliquer l'auto(co)évaluation concernant notre projet. Un climat de confiance s'installerait en lieu et place de l'interrogation et du doute. Une appréciation de notre travail à sa juste valeur (autant que faire ce peut) nous responsabiliserait et nous permettrait d'avoir un sens critique "exigeant" puisqu'il s'agit de notre évaluation.
Les limites seraient celles de nos compétences d'apprenant. L'avis d'un expert resterait toujours nécessaire afin de nous donner une vision "haute" de ce que nous aurions pu réaliser.
Un problème non négligeable est celui de l'objectivité entre pairs. Sait-on dire à l'autre ce que l'on pense vraiment de sa prestation surtout si elle est à minima ? L'évaluation par les pairs me semble possible dans un groupe homogène quant à ses motivations tout au moins.
La cartographie est intéressante pourvu qu'on laisse à l'apprenant "le temps" pour la concevoir.
Il me paraît constructif de pouvoir appliquer l'auto(co)évaluation concernant notre projet. Un climat de confiance s'installerait en lieu et place de l'interrogation et du doute. Une appréciation de notre travail à sa juste valeur (autant que faire ce peut) nous responsabiliserait et nous permettrait d'avoir un sens critique "exigeant" puisqu'il s'agit de notre évaluation.
Les limites seraient celles de nos compétences d'apprenant. L'avis d'un expert resterait toujours nécessaire afin de nous donner une vision "haute" de ce que nous aurions pu réaliser.
Un problème non négligeable est celui de l'objectivité entre pairs. Sait-on dire à l'autre ce que l'on pense vraiment de sa prestation surtout si elle est à minima ? L'évaluation par les pairs me semble possible dans un groupe homogène quant à ses motivations tout au moins.
La cartographie est intéressante pourvu qu'on laisse à l'apprenant "le temps" pour la concevoir.
Quel travail de synthèse ! Je vais vous laisser ma place, chef !
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